En bon francophone qui se respecte, la langue française et ses difficultés n’ont plus de secrets pour vous. Ainsi, des mots tels que « sceau », « saut », « sot » ou encore « seau » ne représentent pas un obstacle de taille, bien que ce ne soit pas le cas d’une personne étrangère qui aura entendu quatre fois le même terme, rendant donc parfois la compréhension quelque peu compliquée.

Saviez-vous que des situations semblables se retrouvent dans la langue japonaise ? Pour les comprendre, voici quelques notions de base de l’écriture japonaise :

  • Le japonais comprend quatre alphabets différents : les caractères d’origine chinoise, appelés kanji, les hiragana, utilisés pour les particules grammaticales et les terminaisons verbales entre autres, les katakana, employés pour les mots étrangers, et l’alphabet latin, une écriture peu utilisée dans la vie quotidienne au Japon, appelée romaji (littéralement, caractères romains).
  • Les kanji disposent traditionnellement d’au moins deux lectures différentes, une chinoise (on-yomi), et une japonaise (kun-yomi).

Aux fins de l’article, nous nous focaliserons sur ces derniers et leur lecture. Prenons un exemple simple : le kanji de l’eau (水) se prononce « mizu » (lecture japonaise) ou « sui » (lecture chinoise). Si l’on suit les règles de prononciation japonaise, ce caractère ne pose aucun souci et reste un cas simple que même les francophones peuvent comprendre sans aucune confusion. En revanche, ce prochain exemple courant commence à devenir plus compliqué.

Le caractère de la vie (生) dispose d’un nombre de lectures à faire pâlir la langue française et ses homonymes. Sa lecture chinoise la plus commune est « sei » que l’on retrouve dans un mot connu : sensei qui signifie professeur ou médecin. La situation devient plus complexe en ce qui concerne ses (innombrables) lectures japonaises, chacune modifiant le sens premier. Ainsi, si vous le prononcez « i » comme dans ikiru, il signifie « vivre », « u » comme dans umareru, il signifie « naître ». Prononcez-le « nama » et il prend le sens de cru, frais, non cuit, ou encore « ha » et il change encore une fois de signification pour donner le verbe haeru qui se traduit par grandir, germer. Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive, cela serait bien trop simple.

À l’instar du français, la langue japonaise présente également la situation inverse, c’est-à-dire des mots à la prononciation quasiment similaire (à quelques intonations près), mais dont l’écriture et le sens sont différents. En voici un dernier exemple, en espérant que votre cerveau arrive encore à suivre : le mot itoko signifie « cousin, cousine » et il peut s’écrire de quatre manières différentes, selon que l’on parle d’un cousin, d’une cousine, d’un aîné ou d’un cadet.

En conclusion, la langue française est certes complexe sur de nombreux aspects, considérée par beaucoup comme illogique, surtout sur le plan de la prononciation, mais elle n’est pas la seule. Les homographes et homophones font partie des difficultés rencontrées. Si vous désespérez devant la complexité de notre belle langue, dites-vous que l’on peut toujours trouver pire ailleurs.